samedi 30 août 2014

ORGANIGRAMME EDUCATION NATIONALE



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ORGANIGRAMME (simplifié) ÉDUCATION NATIONALE
+ Najat VALLAUD-BELKACEM, ministre de l'Éducation nationale
+ Marie-Danielle CAMPION, recteur d'académie, Clermont Ferrand
+ Jean-René LOUVET, directeur académique des services départementaux de l'Éducation nationale pour l'Allier
Château de Bellevue, rue Aristide Briand 03400 Yzeure, 04 70 48 02 00
+ Stéphanie TINAYRE, inspectrice de l'Éducat. nationale*, Montluçon 1
, rue Marcel SEMBAT, 03100 MONTLUCON., 04 70 05 09 25

Organigramme inspection académique de l'Allier>>>

- Françoise MAILLOT,
directrice de l'école des Arènes (6 classes), à Néris-les-Bains (03)

- Jean-Pierre PICANDET, cours préparatoire

- Maryline BOURGOIN-RAMERY, cours préparatoire/cours élémentaire 1
- Christiane HIET, cours élémentaire 1+2
- Sylvie AUDUC, cours élémentaire 2 + cours moyen 1
- Benoît BARRAUX, cours moyen 1
- Françoise MAILLOT, cours moyen 2
avec Camille LAMARQUE
 
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* Qu'est-ce qu'un IEN ?

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Notre classe (JPP) a été inspectée le 11 février 2013.

Nos poésies pour l'année 2014-2015

Voici la liste des poésies que nous apprendrons durant l'année,

à consulter sur le blog Récitations

Elles se répartiront comme suit (à quelques variantes près dictées par le temps, les leçons de choses, les lectures, ce qu'apportent les enfants...), l'ordre n'est donc pas fixé de manière immuable...

— 1er trimestre :  

Je suis grand(e), de Caumont
Carré,  d'Archimède
Odelette, de Henri de Régnier
L'Automne, de Victor Hugo
L’Araignée, de Madeleine Ley
L’Écureuil et la Feuille, de Maurice Carême
Litanie des Écoliers, de Maurice Carême
La Renoncule et l'Œillet, de Béranger
Le Corbeau et le Renard, de La Fontaine
La Ferme Enchantée

— 2ème Trimestre :
Le Pinson et la Pie, de Mme de la Férandière
Saint-Difficile, de Ernest Lavisse
La Neige, d'Alfred de Vigny
Chanson d'Automne, de Verlaine (extrait)
J'ai mis Quatre Saisons, de Liska
La Chanson des Oiseaux, de Victor Hugo
Les Elfes, de Leconte de Lisle
Arbre, mon ami

— 3ème trimestre :
La Guenon, le Singe et la Noix, de Florian
L’Araignée et le Ver à Soie, de Le Bailly
La Chèvre de M. Seguin, extrait 1 d'Alphonse Daudet
La Chèvre de M. Seguin, extrait 2 d'Alphonse Daudet
Mon vieux Moulins, Théodore de Banville

vendredi 29 août 2014

NATATION

Pour notre école les séances à la piscine démarrent après la Toussaint.
Pour notre classe (CP) une plage horaire est prévue le mardi, de 14h10 à 14h50.

Une séance d’agrément pour les parents accompagnateurs aura lieu le vendredi 5 septembre à la piscine de Néris les bains:

Cette séance d’agrément sera réservée exclusivement aux accompagnants des classes qui commencent leur cycle natation au premier trimestre. (d’autres séances seront prévues ultérieurement).

Rendez-vous devant la piscine à 14h pour débuter les agréments à 14H15.

RAPPELS :
Contenu du test (pour information aux parents) :
Les parents auront à réaliser un test d’aisance dans l’eau  qui consiste à :
·         entrer dans l’eau
·         nager 25 m en nage ventrale
·         nager 25 m en nage dorsale
·         aller rechercher un objet au fond du bassin.
Ils auront ensuite un temps d’information sur la natation à l’école et les règles de sécurité.

Durée de validité du test : l’agrément des personnes est valable pour 5 ans à partir de la date du premier agrément.
Chaque année le directeur devra faire une demande de renouvellement ( voir tableau 2).

lundi 18 août 2014

RENTRÉE 2014-2015

 La rentrée des élèves intervient mardi 2 septembre 2014 à 8h30. L'accueil des enfants se fait dès 8h20. À l'entrée au CP, il est de tradition qu'au premier jour les parents accompagnent leur enfant à la porte de la classe.

LA COMPOSITION DE NOTRE COURS PRÉPARATOIRE à la rentrée de septembre 2014
Bienvenue à nos 23 élèves : 17 filles et 6 garçons

— Nous fixons la réunion parents/enseignant au lundi 8 septembre 2014, dans la salle de classe, à 18 heures (pour une durée d'environ 1 heure 15').

Cette rencontre nous permettra de faire mutuellement connaissance. Nous ferons le point sur la rentrée et j'expliquerai comment enseignant et parents peuvent et doivent collaborer pour que les élèves de notre Cours préparatoire apprennent à lire, écrire, compter dans les meilleures conditions.

Nous présenterons l'emploi du temps de la classe ; nous exposerons également la nouvelle répartition des cycles d'enseignement ainsi que les programmes nationaux en vigueur. Nous échangerons sur les questions diverses telle que la proposition ministérielle d'enseigner le codage informatique à l'école, etc (toutes les questions sont bienvenues).

https://www.google.fr/maps/search/Rue+Marceau,+N%C3%A9ris-les-Bains/@46.289811,2.659009,505m/data=!3m2!1e3!4b1?hl=fr

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https://drive.google.com/file/d/0B57T9L-hnxr3YXVzMGQzYVVpdHM/edit?usp=sharing

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NOUVEAUX RYTHMES SCOLAIRES applicables, sauf revirement national, dans la plupart des écoles publiques de France (les écoles privées ne sont pas concernées). Les nouveaux rythmes sont censés lutter contre l'échec scolaire et être plus respectueux des rythmes de l'élève.

Cette réforme comporte deux volets principaux : d'une part la réforme des rythmes scolaires en eux-mêmes, et d'autre part la mise en place d'activités périscolaires organisées par les collectivités territoriales référentes, c'est à dire les communes. 
 
Le premier aspect est obligatoire : il s'agit de mieux répartir le temps scolaire des élèves sur une semaine, en revenant sur la semaine de 4 jours. Les données initiales sont les suivantes :
 
une semaine d'un maximum de 24 heures de cours, 9 demi-journées d'un maximum de 5h30, un mercredi matin qui ne doit pas dépasser 3h30.
 
Le second est facultatif : il s'agit de la mise en oeuvre d'activités périscolaires (les Temps d'Accueil Périscolaires, renommés par la suite Nouvelles Activités Périscolaires) par le biais d'un Projet éducatif territorial (PEDT) réunissant les principaux acteurs locaux des activités périscolaires : commune, associations, enseignants. 
En parallèle, les professeurs des écoles sont également chargé de faire suivre aux élèves en difficulté des Activités Pédagogiques Complémentaires (APC). 
 
À l'origine, l'ensemble de cette réforme avait donc pour but principal de mieux répartir les temps scolaires afin de rendre les journées moins lourdes pour les enfants, leur permettant ainsi que mieux assimiler le savoir qui leur est inculqué.

Donc 155 journées complètes de travail (la moyenne OCDE est 187 journées...) réparties sur 36 semaines de classe en 137 jours pleins et 36 mercredis matins.

Si l'on ramène le temps en heures de travail effectif, avec cette nouvelle organisation de la semaine et de la journée de classe, nous passons à 

(5h15' x 137 jours) + (3h00 x 36 mercredis) = 827 heures de présence sur l'année (750 heures en classe si l'on retire le 1/4 heure de récréations par demie journée). Ces 827 heures de présence sont d'ailleurs en contradiction avec les horaires officiels du cycle des apprentissages fondamentaux (CP et CE1) qui annoncent une durée annuelle des enseignements de 864 heures...

— Avec la semaine de 4 jours, nous avions 6 heures x 140 jours = 840 heures (770 heures de classe si l'on retire le temps des récréations) ; ce qui était déjà fort peu.

Au total, en passant de 4 jours à 4 jours 1/2, nous trouvons par l'effet de ce rythme extravagant le moyen de perdre 20 heures, c'est à dire à peu près une semaine de travail sur l'année !

Contre la réforme des rythmes scolaires >>>

Auditions (vidéos) de la Mission commune d'information sur les rythmes scolaires >>>

Interview de Claire Leconte >>> 

Les Echos >>>

Lire le débat sur Terrafemina >>>

Un maire et une institutrice en grève de la faim contre la réforme des rythmes >>>> 

Le "J'accuse !" de Céline fabre, collectif des GILETS JAUNES 

L'avis de l'Académie nationale de médecine >>>> 

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Téléchargez les horaires de l'école de votre enfant >>>

(seules les écoles publiques apparaissent, les écoles privées sous contrat n'étant -pour l'instant- pas tenues de suivre ces rythmes...)

À Néris : 3 heures de classe le matin (au lieu de 3h30 jusqu'ici) et 2h15 l'après-midi (au lieu de 3h jusqu'ici). À 15h45, les enfants quitteront l'école pour rentrer chez eux ou bien pour partir en garderie municipale.


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Notre COMMANDE DE FOURNITURES pour 2014-2015


À part le cartable et les chaussures de sport (pour le gymnase), aucune fourniture n'est directement à la charge des familles.

Pour la classe, les familles n'ont à fournir que le cartable de leur enfant.
Au jour de la rentrée chaque élève dispose sur sa table d'une boîte contenant son nécessaire de travail. Cette boîte reste en classe et est régulièrement contrôlée.

La ville de Néris-les-Bains alloue un budget de 38 € par élève, que nous utilisons librement pour passer commande de tous nos livrets, manuels et consommables :

auprès d'Imprimerie VADOT (en 24 exemplaires, renouvelables chaque année)
— AUGÉ & PETIT, Histoire de France
— DUPRÉ, Chiffres et nombres
— ROUSSEL, Frédi, Suzette et le canard boiteux
— ROUSSEL Jeux de lecture
Mes premières dictées
— DUPRÉ, Mesures
— DUPRÉ, Géométrie
— LIGEL, Exercices d'arithmétique
— Renouvellement de quelques exemplaires défraîchis de la Méthode de lecture Delile
— réutilisation du LEMONNIER-SCHRADER, Géographie

auprès de La Librairie des Écoles, Paris

La bonne Méthode de Calcul CP
— 1 exemplaire pour la classe de chacun des six cahiers de la collection "Les petits devoirs"


Très utiles pour la classe ou pour guider les parents, 
le cahier Écriture CP (qui propose la même progression que La bonne méthode de lecture Cuissart) 

et le cahier Calcul CP (paru en août 2014)

60 séances de 15 minutes.
Tous les conseils pour bien écrire et bien compter.
Toutes les étapes détaillées.
100% conforme aux programmes.  


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LE CARTABLE DU MAÎTRE
Depuis l'an dernier, tous nos manuels sont numérisés au format .pdf ; ce qui offre une utilisation très souple en classe à partir d'une simple tablette LOGICOM (50 €) + clé USB ou carte microSD.
Très pratique, cette "ardoise" se connecte au réseau via le wifi de l'école et permet, à la demande, d'illustrer rapidement tous les mots du vocabulaire. 
Techniquement, il faut cependant reconnaître que, pour l'instant, ces tablettes ne sont pas encore au point (faible autonomie de la batterie, brillance insupportable de l'écran, lecture impossible en pleine lumière, ...). il faut savoir que les limites techniques sont exactement les mêmes pour les appareils de grandes marques (iPad, Galaxy tab, etc).

Lire Tablettes, liseuses et éducation >>>

Signalons l'ouverture d'un nouveau service google à tester cette année : Classroom >>>
 LOGICOM Tablette Internet TAB 750 - 4 Go

CONSEILS, DIRECTIONS PÉDAGOGIQUES...

À compter de la rentrée 2014/2015, toutes les directions pédagogiques nouvellement publiées prendront leur place sur un nouveau blog dédié.

Les onglets ainsi que la fenêtre de requête permettent de retrouver assez facilement un article. Nous espérons ainsi être utiles aux parents et enseignants qui suivent notre travail et l'évolution de nos élèves au fil de l'année fondamentale du CP.

L'acculture en Serres


Depuis son grand discours, prononcé le 1er mars 2011 devant l’Académie française, et son essai Petite Poucette publié en 2012, la pensée paradoxale de Michel Serres, si bienveillante à l’égard des nouvelles générations et si confiante dans les nouvelles technologies, est devenue pour les activistes du numérique à l’école et les grands groupes technologiques, la caution intellectuelle et morale idéale pour précipiter les élèves dans le tout-numérique, présenté comme le levier magique de la refondation de l’école.
Depuis lors, Michel Serres est omniprésent dans les médias et bien peu osent porter la contradiction à cette figure de la sagesse philosophique, âgée de quatre-vingt deux ans mais débordant encore d’un enthousiasme juvénile.
Pour Michel Serres, la révolution numérique représente bien plus qu’une simple évolution technique : s’inscrivant dans le prolongement d’autres révolutions du XXe siècle – démographiques, économiques, médicales, épistémologiques – la révolution numérique serait avant tout une aventure humaine. Pour incarner sa pensée d’un « nouvel humain », Michel Serres a choisi une figure proche de nous, celle de « petite Poucette », dont il nous fait, en grand-père attendri, dans une langue qui se veut simple et accessible, le portrait naïf.
Or il est du devoir de ceux qui croient encore dans l’école républicaine de ne pas se laisser intimider par les bons sentiments et la fausse ingénuité de Michel Serres et de lui porter, autant que nous le pouvons, la contradiction. Au nom d’une certaine idée de la transmission et de la mission de l’école républicaine.
Car, disons-le, le modèle d’acculture que propose Michel Serres est de nature à désespérer les enseignants.
N’ayons donc pas peur de montrer en quoi son optimisme numérique constitue – à bien y regarder – moins une audace qu'un renoncement...

dimanche 17 août 2014

DE L'APPRENTISSAGE DE LA LECTURE


Ce texte est la préface de Jacqueline de Romilly à l'ouvrage de Gilbert Sibieude et Gilbert Castellanet "Apprendre à lire à la maison. Guide des méthodes de lecture". Édition F.-X. de GUIBERT -2005.

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"Je n'ai jamais enseigné la lecture à de jeunes enfants ; et je ne suis même pas au courant de beaucoup des renseignements donnés dans ce livre ; mais je sais, ayant enseigné dans toutes les classes qui suivaient, l'extraordinaire importance qu'a cet enseignement pour toute la suite des études et de la vie.

Que la lecture, bien maîtrisée, soit la clé de tout savoir est une évidence qu'il est inutile de rappeler. Toutes les connaissances nous viennent par les livres ou les diverses façons de reproduire un texte par écrit ; tous les rêves de l'humanité, qui nous accompagneront dans la suite, sont inscrits dans les livres et se communiquent essentiellement par la lecture. Qui plus est, la lecture est le seul vrai moyen de communication ; à côté des livres, elle sert à transmettre toutes les instructions, les explications, les prises de partie, comme toutes les impressions et les sentiments de ceux qui nous sont chers et ne sont pas près de nous.

Or je sais par expérience les inconvénients qui s'attachent à une maîtrise imparfaite de la lecture. Ayant enseigné dans toutes les classes de l'enseignement secondaire ou de l'enseignement supérieur, j'ai pu constater que ceux qui n'ont pas acquis cette maîtrise s'en ressentent à jamais ; ici, c'est une hésitation pendant laquelle on perd le fil, ou bien c'est un mot sauté, que l'on a mal lu, ou bien un effort de l'attention occupée à la lecture sans aller jusqu'au bout et saisir vraiment le sens du texte que l'on a sous les yeux. L'effort d'aller jusqu'à cette compréhension du sens doit accompagner chaque petit exercice et s'épanouir ensuite dans une lecture aisée, dont on n'a plus à s'occuper tant elle est devenue naturelle. Celui qui ânonne et titube dans la lecture des textes, quels qu'ils soient, ne pourra jamais vraiment profiter de ce qui lui est communiqué et doit enrichir son esprit.

La méthode par laquelle on apprend à lire est donc importante. Et je ne saurais trop insister sur l'intérêt, à mes yeux vital, qu'il y a à employer une méthode dite syllabique ou alphabétique ou phonétique, c'est-à-dire se fondant sur des petits principes clairs et des expériences raisonnées. Il faut comprendre la méthode par laquelle on passe de l'écrit à l'oral et de l'oral au sens ; il faut procéder de façon la plus progressive et logique. De la sorte, ce que l'on aura appris pour une langue pourra servir ensuite pour une autre et permettre de s'adapter aux études ultérieures. De plus, ces petits exercices seront déjà un entraînement à la formation de l'esprit ; ils créeront l'habitude de comprendre et de progresser. Par là, ils contribueront, autant que les lectures elles-mêmes, qui en seront le résultat, à cette progression de l'esprit, qui est déjà comme un premier signe de liberté intellectuelle.

Que les parents aient un rôle à jouer dans cet apprentissage est certain. Les professeurs font ce qu'ils peuvent, beaucoup font très bien, et je n'aimerais pas encourager des critiques à l'égard des professeurs. Mais pour ces premiers efforts et ces premières découvertes, il est indispensable que les parents aident et collaborent. C'est une grande affaire que de découvrir les premiers éléments de ce qui vous ouvrira un pareil royaume. Et je me rappelle avec émotion, lorsque j'étais tout enfant, et avant d'entrer au lycée, ces moments où, chez moi, dans le voisinage de ma mère, j'apprenais à lire ; j'allais dire « j'apprenais à lire toute seule », mais elle était là, me répondait, me guidait. Je me revois assise par terre, avec des lettres, émerveillée des combinaisons que j'arrivais à dominer et toute fière de comprendre le principe - même si j'ignorais alors que la lecture remplirait toutes les heures de ma vie et serait la source de tant de joies - jusqu'au jour où, hélas, la vue me serait retirée. C'est le cas à présent et je n'en mesure que mieux l'importance et le prix de ce que j'ai ainsi appris."

Jacqueline WORMS de ROMILLY
de l'Académie française.
Août 2005

jeudi 14 août 2014

LES TRANSCLASSES...

Le Point.fr- Publié le 08/07/2014 >>>

Jean-Paul Brighelli conseille la lecture de "Les transclasses ou la non-reproduction", de Chantal Jaquet, qui décrit le renversement des prédéterminismes sociologiques.

"Dans notre grande série des lectures pour l'été, je ne saurais trop vous recommander Les Transclasses ou la Non-reproduction, de Chantal JAQUET, un petit livre de grand intérêt qui vient tout juste de sortir aux éditions des PUF. Sujet passionnant à tous égards : après des décennies passées à déplorer la responsabilité de l'école républicaine dans la "reproduction" à l'identique des élites (et, en contrepartie, des non-élites), et à alimenter si possible une culpabilité diffuse dans toute la société et particulièrement le corps enseignant, voici une étude de qualité qui s'occupe de l'angle mort de la pensée de Pierre Bourdieu : par quels mécanismes certains élèves issus des classes les moins favorisées parviennent-ils à s'arracher à ce qui est présenté par tous les sociologues comme une quasi-fatalité ? Comment font-ils pour s'élever, par l'école, dans ce fameux ascenseur social dont tout le monde nous explique non seulement qu'il est en panne, mais qu'il n'a jamais fonctionné ?

Bon sang de Bourdieu !

Il en est de Pierre Bourdieu (1930-2002) comme de toutes les icônes : on les vénère, puis on les déboulonne. Le pape des Héritiers (avec Jean-Claude Passeron, 1984), de La Reproduction (avec Passeron encore, 1970) et de cette dénonciation des grandes écoles qui alimente le discours actuel d'une gauche qui feint encore parfois de s'occuper du peuple (La Noblesse d'État, grandes écoles et esprit de corps, 1989) a écrit une Esquisse pour une auto-analyse (publiée en 2004) qui, curieusement, "oublie" de mentionner que Bourdieu lui-même, issu de la petite paysannerie béarnaise (son père fut ouvrier agricole avant de devenir facteur rural), n'a rien "reproduit" de son milieu (en revanche, ses enfants, oui...).
Chantal Jaquet, qui n'a pas les mots d'une polémiste, mais qui ne fait aucun cadeau conceptuel, s'étonne poliment de cet "oubli" - en est-il, en psychologie ? Parce que là est le coeur de son propos : quels élèves, avec quelles motivations, quelles incitations, parviennent, souvent au prix d'efforts considérables, à renverser les prédéterminismes sociologiques ?

L'ambition

Parce que Chantal Jaquet a de la culture, au lieu de partir en mission (on ne soulignera jamais assez combien il y a de religiosité diffuse, de foi convaincue, chez le sociologue moyen arpentant les savanes du 9-3) dans quelque banlieue perdue, elle interroge la littérature, dont on sait qu'elle dit la vérité bien mieux qu'un réel impossible à appréhender dans sa totalité. Quel est le ressort derrière Julien Sorel, Bel-Ami ou Martin Eden ? L'ambition, répondent les demis habiles.
Voire...
C'est en s'appuyant sur des récits à la première personne, sur des confessions, des autofictions, que Chantal Jaquet parvient au coeur de la problématique. Comment Rousseau, héritier quasi inculte d'un ouvrier genevois, devient-il Jean-Jacques ? À quoi roulait Annie Ernaux (La Honte, 1997) pour passer l'agrégation de Lettres et devenir l'une des meilleures romancières contemporaines ? Qu'est-ce qui a persuadé Didier Eribon (Retour à Reims, 2009) de trahir sa classe prolétaire et devenir philosophe ? Comment Richard Wright (Black Boy, 1947) a-t-il pu être un homme de livres, lui qui, enfant, n'en possédait aucun, comment John Wideman (Suis-je le gardien de mon frère ?, 1984) a-t-il lui aussi échappé à la malédiction d'être Noir, alors que son cadet plongeait dans la délinquance ordinaire du ghetto ?

Une rencontre

À ces questions, plusieurs réponses.
Savoir avant tout que ces succès ne dépendent qu'à la marge d'un "don" qui, comme l'oeuf et la poule, est peut-être davantage le produit d'un environnement que d'une "disposition" difficilement cernable.
L'ambition, avant d'être une démarche personnelle, est tout d'abord, souvent, un cadre familial. Les parents veulent à toute force que leurs enfants, comme on dit, s'en sortent (il y a dans ce "en" la trace d'un enfermement spatial initial, d'une prison originelle dont on finit par s'évader). Il y a ensuite, explique longuement Chantal Jaquet, la rencontre avec un enseignant de valeur, l'un de ces profs de référence qui marqueront durablement un destin. Voyez le petit Camus et son instituteur, monsieur Germain. Voyez, raconte Chantal Jaquet, le petit village montagnard de T***, qui a fourni à la République, contre toute logique, quelques Normaliens et grands commis de l'État (au point que les paysans alentour avaient fini par en rire, "Alors, tu sors de l'université de T***?"), simplement parce que trente ans durant y a officié une institutrice - l'une de ces célibataires endurcies que plébiscitait la Troisième République du temps des "hussards noirs" - qui a tiré par le bout des cheveux et la peau des fesses tous les gosses qui lui étaient confiés. C'est si vrai, qu'à son départ, et lorsque l'école communale à classe unique a été fermée, les enfants de T*** sont rentrés dans la vieille malédiction bourdieusienne : un seul être vous manque et les ENS sont dépeuplées.
Autre type de rencontre, un condisciple appartenant à une classe sociale supérieure et dont l'amitié, les goûts, la séduction parfois vous ont extirpé du magma gluant où vous vous débattiez. Didier Eribon raconte ainsi qu'en classe de musique, l'un de ses camarades, pour lequel il avait, sans en être tout à fait conscient, une attirance aussi particulière que les "amitiés" de Roger Peyrefitte, manifesta une connaissance et un amour de la musique classique (cette musique qui, lorsqu'elle se déversait du transistor familial, faisait dire à la mère du jeune Didier "Arrête la messe !") qui témoignaient de l'existence d'un autre monde, aussi étranger au petit prolétaire rémois que les états et empires de la Lune pour Cyrano de Bergerac.
Par parenthèse, le destin de Rousseau eût-il été le même, quels que fussent ses "dons", s'il n'était pas tombé en amour et en admiration pour "Maman" - Madame de Warens ? L'envie de plaire est souvent une incitation à la mue sociale et intellectuelle.

La théorie des affects

En fait, explique Chantal Jaquet, pour comprendre ce qui se passe, cette étincelle qui enflamme (à vie) le jeune enfant et l'arrache à sa classe sociale, il faut passer par Spinoza et sa théorie des "affects" - au sens le plus pur du terme : quelque chose nous affecte et nous réagissons à cette stimulation. Ce peut être un affect positif (l'amour, l'admiration) ou négatif (le dégoût d'une existence misérable, la révolte contre une condition sociale imposée). Cela peut venir des parents, mais cela peut venir aussi contre les parents (et à ce titre, la fermeture, par le gouvernement PS, des "internats d'excellence", la seule invention totalement positive de l'ère Sarkozy, est un symbole fort de la volonté d'une certaine gauche pseudo-angélique de replonger les gosses des milieux populaires dans leur marasme originel : il est souvent essentiel de "dépayser" les enfants pour qu'ils donnent le meilleur d'eux-mêmes). De petits voyous s'efforçaient de "déconstruire" (les pages de Chantal Jaquet sur le sujet, où elle invoque Pascal en renfort de sa thèse, sont d'une grande pertinence) leur Moi originel, et de faire de cette déconstruction le mode de passage dans une catégorie supérieure ; et on les renvoie à leur fatalité - retourne dans ta zone d'exclusion programmée, Louis-le-Grand, ce n'est pas pour toi.
On saisit mieux les références de l'auteur quand on apprend, sur la quatrième de couverture, que Chantal Jaquet n'est pas sociologue, mais philosophe (à l'université de Paris-I Panthéon Sorbonne). Bon sang, mais c'est bien sûr ! s'exclamerait le commissaire Bourrel de notre enfance. Elle a de la culture à ne plus que savoir qu'en faire - une qualité rare chez les sociologues. Elle écrit bien, sans effet inutile, avec une grande clarté et une vraie puissance de conviction. Bref, c'est un livre qui enrichira votre été et nos certitudes : il n'y a pas de fatalité et la qualité des enseignants peut bien des choses sur cette matière si malléable qu'on appelle un enfant.

À vous de témoigner

J'inciterais volontiers les lecteurs de cette rubrique à communiquer ici leurs témoignages : quel enseignant vous a marqué, quel parent de substitution vous a arraché au destin que les sociologues avaient écrit pour vous, quel "affect" vous a fait aller de l'avant ? Confortez (ou infirmez) ces thèses en fonction de votre histoire personnelle. Face à la théorie générale de la "reproduction", les exceptions (qui pourraient, dans un système éducatif idéal, devenir la règle) sont significatives d'une faille, d'une béance même, dans laquelle l'espoir de "passer" outre son statut initial peut se faufiler."

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Chantal Jaquet invitée sur France Culture >>>>




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Revoir Le cercle des poètes disparus (en streaming) >>>


L'ÉCONOMIE DE LA CONNAISSANCE...

par Fondapol >>>...

http://www.dailymotion.com/video/x17925v_le-progres-c-est-nous-idriss-aberkane_news?start=165

Idriss Aberkane >>>

Économie de la connaissance >>>